La Blockchain : 900 mots pour tout comprendre

La Blockchain : 900 mots pour tout comprendre
  Publié le par Valnaos

Autre technologie emblématique de ces dernières années, « la chaîne de blocs » connue notamment grâce au succès de crypto-monnaies telles que le Bitcoin est toute désignée pour apporter confiance et sécurité dans les transactions en ligne. Qu’est-ce que c’est et qu’apporte-elle aux entreprises ?

Qu’est-ce qu’une chaine de blocs ou une blockchain ?

C’est une technologie de stockage et de transmission de donnée décentralisée et dénué d’organe de contrôle. Les informations lues ou envoyées par les utilisateurs sont vérifiées et groupés en blocs au sein d’une base de données distribuée, l’ensemble pouvant donc ressembler à une chaine.

L’ensemble est sécurisé par cryptographie de manière à être infalsifiable, un bloc ne pouvant-être modifié sans que les suivants ne le soient. Avec la chaîne de blocs, c’est le système lui-même qui devient le tiers de confiance, chacun des blocs contenant l’information nécessaire à prouver l’intégrité des données échangées. La première blockchain de l’histoire est celle du BitCoin, désormais célèbre crypto-monnaie développée et mise en œuvre en 2009 par un inconnu (ou des inconnus) à ce jour sous le pseudonyme de « Satoshi Nakamoto »

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Comment ça marche ?

Dans une blockchain, l’ensemble des transactions est enregistré sous forme de blocs. Chacun des blocs doivent ensuite être validés par les nœuds du réseau (ordinateurs) qui utilisent une méthode de cryptographie algorithmique. Dès que le bloc est validé, il est ajouté à la chaîne de blocs et devient visible de tous les utilisateurs. Voir le schéma ci-dessous qui illustre ce principe de fonctionnement.

Comment fonctionne la blockchain

  1. L’utilisateur A réalise une transaction vers l’utilisateur B
  2. Les transactions sont enregistrées au sein d’un bloc
  3. Le bloc est validé par les nœuds (serveurs) du réseau grâce à un algorithme cryptographique
  4. Le bloc est horodaté et ajouté à la blockchain, il est accessible à tous ses utilisateurs
  5. L’utilisateur B reçoit la transaction en provenance de l’utilisateur A

Pourquoi la blockchain est-elle réputée infalsifiable ?

Il existe des blockchains publiques et privées. Une blockchain publique est ouverte à tous et son registre est comparable à un grand livre comptable anonyme que l’on ne peut pas falsifier.

Tout le monde est donc à même de le consulter librement et gratuitement. Il est possible d’ajouter du contenu, mais il est impossible d’en effacer ou de détruire la chaîne. Une blockchain privée reste quant à elle bien plus confidentielle, étant uniquement consultable par les personnes qui y sont autorisées, cependant son fonctionnement est identique.

Le registre d'une blockchain

Le registre est répliqué sur l’ensemble des nœuds du réseau, il ne pourrait être falsifié que si plus de la moitié de ces nœuds () étaient corrompus simultanément. Depuis sa création, la blockchain du Bitcoin n’a jamais été corrompue.

Distribuée, et non centralisée, cette base de donnée est donc doublement sécurisée.

  • par un système de cryptographie dite asymétrique de clé privée / clé publique.
  • par la validation des échanges sous forme de blocs (voir les schémas ci-dessus) qui est soumise à un processus baptisé « minage ».

Cette opération de calcul est réalisée par ceux que l’on nomme les « mineurs« . Ils sont chargés de vérifier la validité des transactions bloc par bloc et sont des particuliers ou des entreprises, rémunérés pour la mise à disposition de la puissance de calcul de leurs ordinateurs qui valident les transactions. Dans la blockchain, ce processus s’appelle le « Proof-of-Work » (la preuve de travail).

A quoi sert la Blockchain aujourd’hui ?

Si elle a servi initialement à la création de crypto-monnaies parmi lesquelles Bitcoin, Ether, Monero… et bien d’autres. La technologie répond aujourd’hui à un besoin de tiers de confiance dans de multiples types de transactions. Finance, transport, assurances, énergie, commerce et industrie comptent parmi les nombreux secteurs d’activités qui en profitent actuellement.

Quelques exemples concrets :

Les « smart contracts » : Les contrats intelligents sont des protocoles informatiques qui facilitent, vérifient et exécutent la négociation ou l’exécution d’un contrat, ou qui rendent une clause contractuelle inutile. Les contrats intelligents ont généralement une interface utilisateur et émulent la logique des clauses contractuelles. Ils permettent à la fois de sécuriser et d’accélérer certaines transactions.

La traçabilité dans la logistique : les chaînes logistiques étant de plus en plus intermédiées, il devient difficile de retracer l’historique logistique des produits. La blockchain permet de l’inscrire et de le valider efficacement au sein d’un grand registre commun. En 2018 Carrefour à mis en place une blockchain pour la traçabilité des poulets fermiers d’Auvergne qu’il commercialise. Il compte étendre le projet à d’autres produits.

Dans le commerce : Nativement, blockchain est une machine à confiance, elle permet le consensus entre des individus qui ne se connaissent pas. Exemple avec OpenBazaar qui est une place de marché où les utilisateurs peuvent commercer sans intermédiaires ou avec Loyyal qui permet de gérer et rend interopérable les programmes de fidélité.

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Mise en œuvre d’une chaine de blocs :

Cela reste une opération techniquement complexe et couteuse, de plus les ressources et compétences sont encore rares.

Cependant, même si l’idée de centraliser une blockchain chez un fournisseur de Cloud unique va à l’encontre de l’idée même de blockchain, cela n’a pas empêché Microsoft de proposer dès 2015 une offre de Baas (Blockchain as a Services) sur Azure. IBM a suivi en 2016, SAP en 2017 et AWS à rejoint ces fournisseurs en 2018. Parmi les plateformes proposées par ces fournisseurs, nous retrouvons : Quorum (Open Source), Corda R3, Hyperledger Fabric, Ethereum.

 

Et vous, êtes-vous prêt à ajouter votre bloc à la chaine ?